samedi 6 septembre 2008

Sous la fourrure bleue des Bisounours...

Avant que vous ne commenciez a vous extasier sur ma prose mirifique, quelques précisions:

C'est une histoire avec comme héros les "cousins des bisounours"; dont voici la liste (merci Wikipédia)

  • Toubrave le lion (Brave Heart Lion)
  • Toucalin le pingouin (Cozy Heart Penguin)
  • Toucostaud l'éléphant (Lotsa Heart Elephant)
  • Toucourage le cheval (Noble Heart Horse)
  • Toudodu le cochon (Treat Heart Pig)
  • Toudoux l'agneau (Gentle Heart Lamb)
  • Toufier le chat (Proud Heart Cat)
  • Toufou le lapin (Swift Heart Rabbit)
  • Toufripon le singe (Playful Heart Monkey)
  • Touloyal le chien (Loyal Heart Dog)
  • Toumalin le raton laveur (Bright Heart Raccoon)
Et certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.
De plus, en tapant "bisounours " sous google, on tombe sur des chose étranges, j'en suis encore toute choquée !

Voilà, amusez vous bien ! (pis je rajouterai des dessins quand j'en aurai fait, ou quand un gentil lecteur qui dessine mieux que moi m'en aura fait un et l'aura envoyé à Tendres.Chimeres[A]laposte.net)


« …les bisounours se concentrèrent tous ensemble et envoyèrent un seul et unique rayon d ‘amour concentré sur le méchant. Il se passa alors une chose incroyable, le méchant redevint un petit chaton, qui était devenu méchant parce qu’il avait été abandonné et avait besoin d’amour.

Le petit garçon pris le chaton dans ses bras, et lui fit un gros câlin.

Il vivrait heureux désormais !

Tout le monde rit et se pris dans les bras.

Tout est bien qui fini bien !

Ils pouvaient retourner à BisounoursLand dans leur voiture nuage.

A bientôt pour de nouvelles aventures ! »

Eeeeeet…coupez !

D’un coup tout le monde se détendit. Les lumières des caméras s’éteignirent une a une , et chacun commença a vaquer a ses occupations habituelles.

Toubrave poussa un long soupir. Ils leur avaient refait faire cette scène sept fois aujourd’hui, et le premier qui viendrai lui demander un câlin se ferai arracher la tête.

Toufou s’approcha de lui. Il avait l’air d’aussi bonne humeur que lui même.

Les autres se dirigeaient lentement vers la cantine , sauf Toudodu qui y courrait en bousculant à grand coup d ‘épaules ceux qui se trouvaient sur son passage.

Il profitèrent de l’agitation de fin de tournage pour se glisser dans un coin tranquille.

Là, les yeux de Toufou se mirent a briller.

« devine ce que j’ai trouvé dans la sale de détente tout a l’heure ?

Les yeux de Toubrave s’agrandirent

« non !? tu veux dire un… ? c’est pas possible, si ?

Toufou arborait un large sourire de triomphe .

« Qu ‘est ce que tu crois ?je t’avais dis que j’y arriverai !

Lentement il défit sa ceinture de fausse fourrure, celle qu’ils avaient tous ,brodée avec chacun leur « insigne » , et qui cachait tout le bordel électronique nécessaire pour émettre le fameux « rayon d’amour ».

Il se frotta douloureusement le ventre. Les plaque d’eczéma avaient encore empirée .Elles suintaient et il lui manquait maintenant de larges plaque de poils, où la peau semblai a vif .

Son ami le lion fronça les sourcils.

« Tu as été voir le toubib ? «

« Ouais, il m’a donné de la crème et m’a dit d’y laisser à l’air au maximum, pour que les plaques sèchent .Et il m’a fait un mot pour qu’ils ne me teignent pas cette semaine … »

Toufou haussa les épaules.

Ils savaient très bien tout les deux qu’avec plus de 12 heures de tournage chaque jour, ça ne guérirait jamais. Et la séance de teinture n’avait jamais été repoussée. Même quand le précédant Toufier avait été brûlé , ils l’avait recouvert de postiches sur ses brûlures et teinté le reste intact. La teinture lui avait lentement bouffé les chairs abîmées et attaqué la chair saine.

Il avait fini complètement écorché , la chair à vif et ils avaient dû le remplacer par un autre Toufier neuf. Le neuvième, si leur mémoire était bonne.

Toufou chassa d’un geste exaspéré ces pensées morbides. Il farfouilla dans la ceinture qu’il venait de retirer, et en dégagea un petit sachet en papier tout froissé.

Il le brandit comme un trésor sous le nez de son ami.

Toubrave le pris délicatement et défroissa doucement le papier. Au moment de mettre sa main dedans il pris une profonde inspiration. Il se saisit doucement de l’objet qu’il contenait et le sortit avec milles précautions.

Il était un peu écrasé, et tiède d’être resté si longtemps caché contre le lapin, mais il était presque entier, et il semblait frais de la veille, à peine un peu sec, mais encore bien moelleux.

Toufou avait suivi des yeux l’extraction avec un sentiment de fierté incommensurable.

Toubrave le tenait devant lui, et semblait ne pas réaliser.

« Il est à…à…à la framboise ?

« Oh que oui ! A la framboise bien rose et bien onctueuse !

Les yeux de Toubrave commencèrent à le piquer

« Comme celui de Toucostaud… »

« Paix a son âme » Toufou se saisi du beignet, et avec délicatesse le sépara en deux parties égales. Le fourrage se mis mollement à couler sur ses doigts. Il donna sa part au lion .

« ce n’est pas le moment de pleurer , mais de manger ce beignet à sa mémoire !

Toubrave opina du chef, la gorge encore serré.

Il le mangèrent en silence , par petites bouchées pour faire durer le plaisir au maximum.

Il restèrent silencieux encore quelques instant après que ce fut fini, pour faire durer au maximum ce trop rare plaisir.

Ce fut Toufou qui brisa le premier le silence.

« Sulli…

« Je croyais qu’on ne devait pas s’appeler par nos nom hors du dortoir, Matt…

« ouais ,je sais, mais…je crois bien que je ne vais pas rester longtemps, Sulli.

« Qu’est ce que tu raconte ? Arrête de dire des conneries, tu…

« Sulli, tu le vois bien ! J’ai le bide bouffé par de l’eczéma, les teinture bleues répétitives vont finir par me rendre aveugle, et la bouffe de la cantine me donne la chiasse ou la gerbe, voir les deux.

Je crois que j’arrive à la fin, mon vieux.

« Dis pas ça ! Si moi j’y arrive, tu dois y arriver aussi !

« Tu sais bien que le modèle Toubrave est plus résistant que le Toufou. Ya qu’a voir, t’es le numéro 7, et moi le 12 ! Comment tu veux que je fasses ?

Sulli parfois s’en voulait d’être plus résistant que les autres. Ils n’étaient tous que de pauvres créatures crées pour l’émission, des cocktails génétiques sur patte, des mélanges improbable de choses et d’autres, lui avec plus de Lion, les autres avec plus de chat ou de Lapin, comme Matt , mais aussi pas mal d’humain et dieu sait quoi d’autres.

Et quand ils étaient trop malade , trop abîmés ou qu’il devenaient trop agressifs ou trop indépendants, la direction commandait des nouveaux modèles, et les vieux étaient éliminés.

Il y avait pas mal de mort sur le tournages, aussi. T pas mal d’expériences malheureuses…

« Je veux pas crever comme Hort’…

Le lapin le regardait d’un air triste. Ses poils bleus avaient déjà de belles racines blanches, sa vrai couleur. Il passera à la teinture d’ici deux , peut être trois jours pas plus, se dit il.

Il le mettront en entier dans la cuve, sans s’inquiéter de sa peau malade…avec juste un tuyau dans la bouche pour respirer, et ils le laisseront dedans le temps qu’il faudra pour qu’il soit un joli lapin tout bleu , et il ne faudra pas qu’il ouvre le yeux s’il ne veux pas devenir aveugle, il ne faudra pas qu’il bouge trop à cause de la douleur de son ventre, ou alors il perdra le tuyau, et ils le laisseront se noyer dans la cuve.

Le poils de Sulli était de couleur naturelle. Il n’avait jamais eu a subir la cuve. Pour ça aussi il s’en voulait.

Il poussa un long soupir. Matt était son seul amis. Ou plutôt le dernier qui lui restait. Tout les autres avaient été renouvelés.

« Je veux pas crever comme Hort’, répéta son ami.

« Tu peux pas, t’est pas des premières génération.

« Tu sais bien ce que je veux dire ! C’est pareil.

« Nan c’est pas pareil ! Je t’interdit de dire que c’est pareil !! Jamais tu pourras mourir comme lui ! Jamais !

Horton était un des premier modèle Toucostaud , un éléphant rose. Il avait vite développé une personnalité propre , sympathique. Il avait pris Sulli sous sa protection quand il était sortit de sa cuve d’incubation , et c’est lui qui lui avait donné ce nom, quand il l’en avait jugé digne.

Il avait nommé Matt aussi. Il leur disait souvent qu’il avait bien connu ceux qu’ils remplaçaient tous deux, qu’ils étaient ses amis, et que c’était normal qu’ils soient ses amis aussi.

C’est lui qui leur avait fait goûter leur premier beignet. Il leur avait tout appris.

Il était des premières générations . Celles avec le projecteur du « rayon d’amour » directement installé dans le ventre, pour gagner du temps en maquillage. Ils avaient arrêté ce système car au fil du temps les chairs se nécrosaient à l’intérieur, et le porteur en crevait systématiquement.

Horton était le plus vieux. Il avait tenu le plus longtemps. Il devait souffrir le martyr les derniers temps, mais il n’avait jamais rien dit. Et un jour, pendant le tournage d’une cascade, ça avait lâché. Il y avait eu beaucoup de sang et des entrailles partout. Les gamins courraient partout en hurlant. Le chef de plateau était hors de lui. C’est un éclairagiste qui l’avait achevé, quand il avait compris qu’il n’était pas prévu de le sauver.

Ce soir là Matt et Sulli c’était caché vers les poubelles et ils avaient pleurés toute la nuit.

« Tu ne crèvera pas en te vidant de ton bide, Matt.

Le lapin grattait du bout des ongles ses plaques rouges. Il n’en était pas vraiment convaincu.

Un bruit au loin les interrompis. La sonnerie annonçait le second service de la cantine.

« faut qu’on y aille, si on pointe pas on va avoir des soucis.

Le lapin remit sa ceinture à regret, mais il n’était jamais bon de laisser voir qu’on était malade.

Avec l’avancée des techniques de fabrication, bientôt ils les remplacerait de plus en plus souvent, pour un oui ou un non. Et maintenant les nouveaux modèles avaient un ajusteur d’humeur intégré au cerveau, pour limiter le développement de la personnalité. Ils produisaient des légumes sur patte , des légumes obéissants.

Ils arrivèrent parmis les derniers. Ils remplirent leurs assiette de pâtée insipide , on leur donna leurs gélules d’inhibiteurs de croissance, une portion d’eau sucrée, et s’installèrent sur un banc à l’écart des autres.

Matt triturait sa pâtée sans appétit. Après le repas il serait malade , comme chaque fois ces derniers jours. Il se demandait si c’était les gélules ou la nourriture qui le mettait dans un tel état .Mais il était obligé de manger ; Tout était surveillé.

« Ils ont encore augmenté le dosage »dit Sulli en mâchant mollement ses gélules.

« C’est depuis l’incident avec Touloyal, ils ont peur que ça recommence. »

« Faut dire que c’était foutrement impressionnant ! »

Ils se mirent a ricaner. C’avait été leurs seuls jours de repos depuis qu’ils étaient sortis de leur capsule d’incubation , soit presque 5 ans.

Ils tournait la saison 83 , un épisode spécial avec un invité prestigieux, un jeune acteur prometteur. En fait un sale gamin prétentieux .Il avait dépecé une Toudoux pour voir si elle avait bien le goût de l’agneau , et à quelle vitesse elle serait replacé .

Les dosages des gélules était faibles pour cause d’économie, et parce qu’il n’y avait jamais eu de problèmes…

Ils avait fait les scènes , les cascades , ils avaient tous supporté les coups du sale gosse sans broncher, sauf Touloyal. Toudoux était son amie , certains pensaient même son amoureuse.

Alors le gamin c’était acharné sur le clébard . Et pendant la scène finale, celle ou tout le monde se fait des câlins, Touloyal avait sauté à la gorge du gamin, toutes dents dehors.

Ils n’avaient réussi a le dégager qu’a coup de fusil à pompe. Il ne restait rien de Touloyal, et le gamin était en plusieurs morceaux.

Tous les bisounours rescapés c’étaient demandés ce jour là ce que la direction avait fait du corps du gosse ? Avait il fini en pâtée pour chien comme eux ?

Le tournage avait été suspendu plusieurs jours, ils avaient changé la recette de fabrication du modèle Touloyal, augmenté les doses des gélules, et tout avait repris comme avant.

Sulli aida Matt a finir son assiette. ils reportèrent leur plateau et la sonnerie de reprise de tournage retentit.

Matt resserra sa ceinture avec une grimace. Sulli lui tapota amicalement le dos.

« On va s’en sortir. »

Il haussa les épaules.

« Si tu le dis…. »

Et ils entrèrent dans la lumière des projecteurs.

1 commentaire:

Sugar-Junkie a dit…

Wow... Je l'ai lu d'une traite... Juste wow quoi o_O

J'aime ton style... Vraiment... Tu as une façon de montrer la pourriture cachée derrière la fourrure synthétique c'est... prenant.