jeudi 7 août 2008

Tendre jeunesse

Le royaume de Dahly-hâ est un pays prospère et pacifique .

On raconte qu'il y a bien longtemps , les dieux eux même ont siégé à la tête du royaume , et qu'ils ont laissé en cadeau à leurs sujet une lignée de monarque exceptionnels .

Tous les rois de Dahly-hâ ont été et seront des géants à la peau blanche et au sang bleu .



Le Roi choisit d'instinct sa Reine, princesse ou paysanne, et il ne reste qu'avec elle toute sa vie.
Elle est la seule capable de lui donner un héritier , et d’y survivre .
L'enfantement donne a la mère le don de longue vie , mais la rend stérile ,ainsi chaque monarque n'a au cours de sa vie qu'un seul héritier .



Il n'y a qu'un roi régnant à la fois , qui laisse le trône a son héritier quand celui ci est prêt à prendre la succession.

Lors de la passation de pouvoir , le jeune homme se fait tatouer le visage de pourpre , pour montrer symboliquement son attachement a son peuple au sang rouge .

Chaque tatouage est unique .

Il en a toujours été et sera toujours ainsi .

Les rois de Dahly-hâ sont tous bons, généreux ,calmes, intelligents et n'agissent que dans l'intérêt du peuple et du royaume, parfois même à leur propre détriment .

Ils sont parfaits .

C'est pourquoi un jour, afin d'éviter une guerre ridicule , le Roi accepta à contre cœur d'épouser une princesse voisine, une femme qu'il n'avait pas choisie .
Comme il était prévisible, la reine mourut en couche .
Comme d'attendu ,l'enfant était grand, mais sa peau rose et son sang rouge provoquèrent un profond désarroi dans le palais . Et plus encore le fait que ce fût une fille .

Elle fut nommée Lyssandre et le Roi l'aima fort tendrement , alors le peuple fit de même.

Quand elle eu deux ans, le Roi se remaria , cette fois avec la femme de son cœur , et de cette union naquit un garçon a la peau blanche et au sang bleu .
La naissance fut fêtée des jours durant .


Jamais le royaume n'avais eu deux héritier en même temps , il fut donc décidé que l'aînée devait avoir priorité pour la succession , quelque soit son sexe ou la couleur de sa peau .

Lyssandre grandit entourée de tout l'amour de ses parents et de son frère, avec la conviction qu'elle serait Reine un jour .
Elle devint orgueilleuse et egoïste.

Son frère grandit entouré de tout l'amour de ses parents avec la conviction que sa sœur serait Reine , et qu'il ne serait jamais rien d'autre que Prince .

Il devint doux ,intelligent et bon ,afin d'aider sa sœur de son mieux plus tard.


Elle devint jalouse .

Les années passèrent , et les différences entre le Frère et la sœur s'accentuèrent .

Lyssandre ne voyait dans son devoir de Reine que les fêtes, le pouvoir ,les jeux, tout comme sa mère qui n'avait d'autre occupation croyait elle que se distraire et profiter de son rang.

« -Le rôle de la Reine est d’épauler et soutenir son mari , d’alléger sa tâche en s’occupant des choses moins importantes telles que les fêtes, les réceptions obligatoires , et l’intendance du palais , pour qu’il puisse se concentrer sur des problèmes plus sérieux » lui dit sa mère .

« Oui, oui » , répondit Lyssandre , qui n’en croyait pas un mot .

« Quand tu montera sur le trône , tu sera plus Roi que Reine ,la responsabilité du Royaume tout entier reposera sur toi , ton mari un jour t’aidera , mais toi seule décidera de ce qui est bon à faire pour le bien de notre peuple. Tu me succèderas dans ma tache est dans mes devoirs ! » lui confia un jour son Père .

« Bien sur ! » répondit elle, certaine de n’en faire qu’a sa tête une fois au pouvoir .

Je me trouverai bien un mari ravi de régner , qui s’occupera des petits détails ennuyeux du royaume , tandis que je m’attellerai a des choses plus importantes , et que mes fêtes et mes bals seront les plus réputés et enviés du pays ! Et ravie de sa décision , elle se mit a danser et a tournoyer au milieu des fleurs.

Son frère se révéla être un enfant sérieux et méticuleux dans son travail.

Il parlais peu mais retenais et comprenais tout avec une facilité déconcertante .

Il avait bon caractère et était doux avec tout le monde , mais son sourire trop absent le faisait passer pour froid voir indifférent pour certains .

Son physique eu pu passer pour austère si une folle et luxuriante crinière rousse héritée de sa mère ne couronnait son mince visage et lui donnait une chaleur étrange ,un rayonnement subtil, comme un sourire venu de l’intérieur , perceptible seulement avec le cœur .

Plus les année passaient et plus il devenait évident que Lyssandre ne serait pas un bon monarque.

Plus les années passaient et plus il devenait évident que son frère en ferait un des meilleurs .

Quand Lyssandre eu 16 ans, le Roi convoqua les ministres et les élus du peuple , les diplomates et les sages .

Ils discutèrent des jours entiers. Finalement , il demandèrent a voir les enfants .

Lyssandre pénétra dans la salle du trône , et se dirigea d’un pas décidé vers son Père.

Le roi pris le visage de sa fille dans ses mains , et lui sourit :

« Lyssandre , ma fille , si tu devais partager avec ton frère les responsabilités du pouvoir , que ferais tu ?

Le sourire de Lyssandre se figea d’un coup

« -Vous ne m’aimez donc plus , Père ?

« -N’ai aucune crainte a ce propos ,ce n’est qu’une question . Répond y sincèrement , et tout ira bien . »

Du coin de l’œil elle avisa le groupe d’hommes et de femmes qui attendaient. en l’observant avec attention. Elle regretta de n’être pas mieux coiffée. Elle ferait battre la femme de chambre tout à l’heure. Elle se déplaça légèrement pour prendre une position qu’elle jugeait plus avantageuse .

« Si les besoins du royaume l’exigent , je le ferai ! »

Son sourire était magnifique, mais aussi faux qu’un cailloux se faisant passer pour diamant.

Le roi remercia sa fille , et fit entrer son fils. Quand elle croisa son frère en sortant , elle lui décocha dans le dos un regard empli de haine froide .

Le jeune homme entra prudemment dans la salle , observa attentivement toutes les personnes présentes , et les salua toutes de façon égale avant de rejoindre enfin son Père .

Le Roi passa une main affectueuse dans la tignasse indomptable de son fils , ce qui fit sourire furtivement ce dernier .

« Kazan’ , mon fils, si tu devais partager avec ta sœur les responsabilités du pouvoir , que ferais tu ?

Le visage du jeune homme se décomposa.

« -Lyssandre est donc souffrante qu’elle ne puisse régner seule?»

Le Roi rassura son fils d’un geste.

« -Ce n’est que supposition , afin de pourvoir a toute éventualité .»

Devant le visage serein de son Père , le jeune homme se calma quelque peu.

Il sombra dans une profonde réflexion , puis releva enfin les yeux .

« Si Lyssandre devait, pour une raison quelconque , ne pas pouvoir complètement assumer son rôle , j’en référerais aux conseil des ministres et du peuple , et si mon aide est recevable je la proposerais à Lyssandre … Libre a elle de l’accepter ou non.

Si elle accepte , je me mettrais sous ses ordres et l’aiderais du mieux que je peux , dans la limite de mes attributions et de ce que m’autorisent la loi et l’étiquette , et sauf dérogation délivrée par Sa Majesté en accord avec les conseils réunis.

Si elle ne l’accepte pas… »

Le roi attendit la suite. Kazan’ hésita quelque peu , puis continua. Il n’aimais pas donner de réponse incomplète , même s’il n’aimait pas la suite de sa réponse :

« … Si elle ne l’accepte pas …et que son comportement peu nuire a longue ou brève échéance au bien être du peuple et à l’intégrité du royaume…j’en référerais au Conseil Réuni…qui statuera sur la conduite à tenir…(la voix du jeune homme était basse , comme si continuer de parler lui coûtait) et en cas de destitution , j’assumerais la régence en attendant qu’un nouveau Roi ne soit élu. »

La fin de sa phrase n’était plus qu’un souffle.

« -Et ferais tu cela de gaieté de cœur ?

« -D’aider Lyssandre , oui ! mais …le reste…certainement pas…mais s’il le faut…Sommes nous vraiment obligés d’envisager pareilles situation , Père ?

Il sera la main de son fils dans la sienne.

Non, maintenant nous n’en avons plus besoin !

Il renvoya son fils. Au regard qu’il lui avait lancé , le Roi était persuadé qu’il avait tout compris à la raison de la réunion et de la question .

Il se retourna vers les gens présent , qui constituaient aujourd’hui dans le plus grand secret le Conseil Réunis . Il posa la question pour la forme , il connaissait déjà la réponse.

Le président du conseil le lui confirma. Il soupira .

Lyssandre était dans sa chambre , devant son miroir.

Elle brossait ses long cheveux noirs.

On disait d’elle qu’elle était la plus belle femme de tout le pays.

Ses cheveux coulaient dans son dos jusqu’a terre ,ils étaient soyeux et brillant. Elle sourit a son reflet.

Oh oui elle était belle, elle aimait ses yeux verts, sa peau rosée et ses lèvres pourpres , la grâce naturelle de ses mains , et ses seins naissants. Elle était même très belle.

Et très grande.

Plus grande que tout le monde , que tous les hommes , que tous les chevaliers et les princes. Elle avait du mobilier sur mesure , comme toute la famille royale , sa mère exceptée ,et quand elle s’aventurais dans les cartiers privés de la Reine, elle avait l’impression d’entrer dans une maison de poupée.

Ca la mettais dans une rage folle. Elle était condamnée dans l’avenir a se balader avec un pantin pendu au bras ou finir seule.

Sa femme de chambre avait osé dire qu’elle l’avait mal coiffée car elle avait refusé de s’asseoir pendant la coiffure , et qu’elle avait eu du mal, avec sa taille , a faire correctement son office.

« Oh oui , je suis grande , avait elle dit , bien plus grande, et aussi bien plus forte !

Elle lui avait cassé le bras droit. Elle avait hésité a briser l’autre , mais l’idée qu’il serait plus difficile de faire croire a un accident l’avait arrêtée.

Elle avait menacé la pauvre bonne de lui tordre le cou si elle ne disait pas s’être blessée en tombant dans l’escalier , la bonne avait promis entre deux sanglots , et s’en était allée , terrifiée .

Le personnel de Miss Lyssandre était très maladroit a en croire le nombre d’accidents qui lui arrivaient.

Mais malheureusement pour elle , le Roi n’était pas bête .

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